Une nouvelle étude révèle que, contrairement aux perceptions répandues, la classe moyenne marocaine n'a pas régressé entre 2012 et 2019. Au contraire, elle s'est même renforcée, passant de 53,2% à 61,9% de la population totale.
Selon une analyse approfondie menée par les chercheurs Abdelkhalek Touhami et Dorothee Boccanfuso, basée sur les données de l'Enquête Panel de l'Observatoire National du Développement Humain (ONDH), la croissance économique sur cette période a particulièrement bénéficié aux classes les plus modestes, tout en préservant la classe moyenne.
L'étude démontre une baisse significative de la pauvreté, passant de 14,24% en 2012 à 9,65% en 2019 au niveau national. Cette amélioration est visible tant en milieu urbain que rural, où la classe moyenne représente désormais plus de 70% de la population en 2019.
Les chercheurs ont également constaté une réduction des inégalités et de la polarisation sociale. En milieu rural notamment, l'indice de Theil, qui mesure les inégalités, a diminué de 40,6%. Cette évolution positive s'explique en partie par une redistribution plus équitable des bénéfices de la croissance économique.
Il est important de noter que cette analyse s'arrête en 2019, avant la crise du COVID-19, et ne prend donc pas en compte les impacts potentiels de la pandémie sur la structure sociale marocaine. Une mise à jour avec des données plus récentes permettrait d'évaluer les effets des chocs récents sur ces dynamiques sociales positives.