Accord commercial États-Unis-Maroc : Entre croissance et réglementations nationales

Rédigé le 03/04/2025
L' Articlophile


Le partenariat commercial entre les États-Unis et le Maroc a connu une évolution majeure depuis la signature de leur Accord de libre-échange (USMFTA) le 15 juin 2004, entré en vigueur le 1er janvier 2006. Comme le souligne Lahcen Haddad, expert en relations internationales et ancien ministre marocain, cette collaboration a généré des résultats significatifs : les exportations américaines vers le Maroc ont atteint 5,3 milliards de dollars en 2024, soit une hausse de 37,3% par rapport à l'année précédente. Selon l'Atlantic Council, les échanges commerciaux bilatéraux ont plus que quadruplé depuis 2006, atteignant près de 7 milliards de dollars annuellement en incluant les services.

Malgré la suppression des droits de douane sur 95% des échanges bilatéraux de biens industriels et de consommation, les entreprises américaines font face à divers obstacles sur le marché marocain. "Les procédures douanières complexes et l'ambiguïté réglementaire demeurent des défis significatifs pour les sociétés américaines", souligne la dernière évaluation du Représentant américain au commerce. Le rapport met notamment l'accent sur des préoccupations concernant l'application des droits de propriété intellectuelle et certaines mesures sanitaires que les responsables américains considèrent comme potentiellement restrictives.

L'approche du Maroc vis-à-vis de ces enjeux commerciaux reflète des priorités nationales plus larges. Les restrictions sur les conditions de prépaiement visent à protéger ses réserves de change, tandis que ses réglementations sanitaires strictes servent des objectifs de santé publique. "Notre cadre réglementaire s'aligne sur les normes internationales, notamment les exigences Euro 6 en matière d'émissions des véhicules, démontrant notre engagement envers la protection environnementale", explique un haut responsable marocain du commerce. Le Washington Institute for Near East Policy souligne que le Maroc s'est bien positionné pour "faciliter et bénéficier de la croissance économique et des investissements en Afrique".

Le Comité mixte établi dans le cadre de l'USMFTA constitue la principale plateforme pour aborder ces intérêts divergents. Dans une perspective d'avenir, une délégation commerciale américaine représentant plus de 15 États visitera le Maroc en mai 2025 pour renforcer les opportunités d'exportation agroalimentaire et élargir la coopération commerciale, témoignant de la volonté mutuelle de renforcer ce partenariat stratégique.