Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exprimé de sérieuses réserves concernant la volonté de l'Algérie de respecter la feuille de route bilatérale établie en 2022. Lors d'une interview accordée à RTL le 5 janvier 2025, le ministre a pointé du doigt certaines "postures" et "décisions" des autorités algériennes qui remettent en question leur engagement.
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays. Le retrait de l'ambassadeur algérien à Paris en juillet 2024, motivé par le soutien d'Emmanuel Macron aux propositions marocaines sur le Sahara occidental, a marqué un premier point de rupture. La situation s'est davantage détériorée avec l'arrestation en novembre 2024 de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, dont la détention suscite une vive préoccupation côté français.
Le ministre Barrot s'est notamment dit "très préoccupé" par le rejet de la demande de libération de l'écrivain, soulignant que la France considère les motifs de son incarcération comme non valables. Des accusations algériennes visant les services de renseignement français, suspectés de tentatives de déstabilisation, ont également contribué à tendre davantage les relations.
Malgré ces différends, la France maintient son souhait d'entretenir "les meilleures relations avec l'Algérie", bien que la situation actuelle en soit éloignée. Cette position mitigée laisse entrevoir la nécessité d'efforts diplomatiques substantiels pour renouer le dialogue entre les deux nations.