Tebboune s'emmêle les pinceaux : entre frasques diplomatiques et chasse aux intellectuels

Rédigé le 30/12/2024
LeMag .africa


Dans un nouvel épisode qui illustre la fébrilité du régime algérien, le président Abdelmadjid Tebboune s'est lancé dans une diatribe surprenante contre l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Avec une élégance toute présidentielle, il l'a qualifié "d'imposteur envoyé par la France" et, dans un moment de grande inspiration rhétorique, a même remis en cause sa filiation paternelle.

Cette sortie théâtrale intervient alors que l'armée algérienne multiplie les bourdes diplomatiques. Entre une incursion embarrassante en territoire mauritanien le 20 décembre et l'arrestation de ses propres militaires par les Forces armées royales marocaines - après un "égarement" de 10 kilomètres en territoire marocain - l'image de l'institution militaire algérienne en prend un coup.

Pendant que ses troupes jouent aux explorateurs chez les voisins, Tebboune préfère se draper dans la dignité historique, se proclamant héritier des grandes figures de la résistance algérienne. Une posture qui contraste singulièrement avec la réalité d'un pouvoir qui emprisonne ses intellectuels, comme en témoigne l'arrestation de Sansal pour "atteinte à la sûreté de l'État" - comprendre : avoir osé exprimer une opinion sur l'histoire de la région.

Face à ces gesticulations, le Maroc maintient une posture de dignité et de professionnalisme, gérant avec calme et fermeté ces incursions territoriales qui ressemblent de plus en plus à une série de maladresses diplomatiques à répétition. Une chose est sûre : entre un président qui pourchasse les écrivains et une armée qui perd son chemin, l'Algérie de Tebboune ne manque pas de nous divertir.