La Banque mondiale plaide pour une meilleure intégration de l'Afrique du Nord au continent

Rédigé le 03/01/2025
LeMag .africa


Ousmane Dione, le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, appelle à renforcer l'intégration des pays nord-africains avec le reste du continent africain. Il souligne le potentiel inexploité de cette coopération régionale dans un entretien accordé à Jeune Afrique le 3 janvier 2025.

Malgré leur appartenance géographique et intellectuelle à l'Afrique, les pays nord-africains orientent encore majoritairement leurs échanges commerciaux vers l'Europe et la Chine. Pourtant, des signes encourageants émergent, comme les investissements marocains en Afrique subsaharienne ou l'intérêt croissant des PME tunisiennes pour le marché continental.

Le dirigeant identifie plusieurs opportunités concrètes de collaboration, notamment dans le secteur agricole. Ainsi, la production pétrochimique et phosphatière du Maghreb pourrait répondre aux besoins en engrais des grands bassins de population d'Afrique de l'Est, comme l'Éthiopie, le Kenya ou le Soudan.

Ousmane Dione propose des solutions innovantes telles que l'émission de "diaspora bonds" pour financer ces projets d'intégration. La Banque mondiale, via ses filiales IDA et MIGA, se dit prête à soutenir ces initiatives par des prêts concessionnels et des garanties d'investissement.

Le marché commun arabe de l'électricité (PAEM) illustre déjà le potentiel de cette coopération régionale. À terme, le Maghreb et le Moyen-Orient pourraient devenir des exportateurs majeurs d'énergie verte vers l'Europe et l'Afrique subsaharienne.

Le vice-président insiste également sur l'importance d'inclure l'Afrique du Nord dans la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Il souligne les complémentarités existantes en termes d'accès maritime, de production industrielle et de chaînes de valeur agricoles.