Le Front Polisario, longtemps considéré comme un simple mouvement séparatiste, se transforme progressivement en une menace terroriste majeure aux portes de l'Europe. Cette évolution inquiétante, analysée par Robert Greenway dans The Daily Signal, pousse le représentant Joe Wilson à proposer la classification du groupe comme organisation terroriste
L'arsenal militaire du Front s'est considérablement modernisé, intégrant désormais des drones de type iranien et bénéficiant d'une logistique sophistiquée le long des corridors désertiques partagés avec les forces pro-russes. "L'ensemble du territoire sera transformé en zone de guerre", a déclaré l'agence de presse du Polisario en novembre 2021, illustrant la radicalisation du mouvement.
La menace s'articule autour de trois piliers majeurs : le soutien militaire iranien, l'influence russe grandissante, et une économie illicite transsahélienne interconnectée avec les réseaux jihadistes. Selon Omar Mansour, “ministre de l'Intérieur” du Polisario, leurs combattants "s'entraînent au montage et à l'utilisation de drones armés", une déclaration corroborée par des chercheurs en armement qui ont identifié des munitions de type iranien.
Les liens avec Moscou se sont également renforcés. Les représentants du Polisario participent régulièrement aux conférences du Mouvement Anti-Globalisation de Russie depuis 2015, des événements financés par le Kremlin. Une photo de 2016 montre Ali Salem Mohamed Fadhel, représentant du Polisario à Moscou, aux côtés de vétérans des milices séparatistes du Donbass.
L'implication du groupe dans l'économie illicite sahélienne amplifie sa dangerosité. Les commandants sahraouis contrôlent le trafic de haschisch vers l'est, de cocaïne vers le nord, et d'armes libyennes vers l'ouest, générant des revenus qui alimentent Al-Qaïda au Maghreb islamique. Le cas d'Adnan Abu Walid al-Sahrawi, formé dans les rangs du Polisario avant de fonder l'État islamique au Grand Sahara, illustre cette dangereuse convergence.
Face à cette menace croissante, les États-Unis disposent d'outils légaux pour agir. L'Ordre Exécutif 13224 permettrait de désigner le Polisario comme organisation terroriste mondiale, gelant ses avoirs et bloquant ses transactions internationales. Cette mesure, combinée à d'autres actions antiterroristes, enverrait un signal fort sur la détermination américaine à contrer les menaces émergentes avant leur expansion.
L'inaction de 1988 suite à l'attaque de deux avions américains ne peut se répéter dans le contexte géopolitique actuel. Le précédent des Houthis démontre comment un mouvement insurgé local peut évoluer en force proxy destructrice. La sécurité du détroit de Gibraltar, artère maritime cruciale, dépend aujourd'hui d'une réponse ferme et coordonnée face à cette menace émergente.