Les tensions diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie ont atteint un nouveau pic lors du séminaire régional du Comité des 24 de l'ONU à Dili. Omar Hilale, ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, n'a pas mâché ses mots en réponse aux interventions de la délégation algérienne sur la question du Sahara marocain.
"Les interventions de l'Algérie ne font que confirmer des faits et actes réels assumés ouvertement par ce pays", a déclaré le diplomate marocain, pointant du doigt le rôle direct d'Alger dans la création et le soutien du Polisario. Face à la position algérienne qui se présente comme simple observateur, l'ambassadeur marocain dénonce une posture qu'il qualifie de "schizophrénique", arguant que l'Algérie paralyse la reprise du processus politique depuis trois ans.
"C'était peut-être un mythe durant les années soixante", a rétorqué Hilale à l'affirmation d'Alger se proclamant "Mecque des mouvements de libération africains". "Mais actuellement, Alger est la Mecque de la déstabilisation, des groupes terroristes, du séparatisme et de tous ceux qui veulent prendre les armes contre leur propre pays. La politique de déstabilisation de l'Algérie au Maghreb et au Sahel a ouvert un large boulevard au terrorisme d'Al-Qaeda et de Daesh en Afrique."
Le représentant marocain s'appuie notamment sur les récentes résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, qui citent explicitement l'Algérie, pour démontrer l'implication directe du pays dans ce différend régional. Il fustige également l'approche diplomatique algérienne, qu'il considère dépassée, ignorant selon lui les évolutions majeures des vingt-cinq dernières années, notamment la reconnaissance internationale croissante de l'initiative marocaine d'autonomie.
Dans une ultime charge, Hilale remet en question la sincérité du discours algérien sur l'autodétermination, évoquant le cas du peuple kabyle, dont les revendications précèdent la création même de l'État algérien, et invite Alger à appliquer ce principe sur son propre territoire avant de le promouvoir ailleurs.