Le méga-gazoduc Nigeria-Maroc : un projet de 25 milliards $ pour révolutionner l'énergie en Afrique

Rédigé le 16/05/2025
LeMag .africa

L'Afrique s'apprête à accueillir l'un des plus ambitieux projets d'infrastructure énergétique de son histoire. Le gigantesque gazoduc reliant le Nigeria au Maroc, évalué à 25 milliards de dollars, promet de transformer radicalement le paysage énergétique du continent.

"Notre vision est claire : développer le gaz africain pour les Africains", affirme Leila Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, lors d'une interview accordée à Le360. Cette infrastructure colossale de 5 600 kilomètres traversera 13 pays d'Afrique de l'Ouest, créant un corridor énergétique sans précédent du Golfe de Guinée jusqu'aux côtes méditerranéennes.

Le projet avance à grands pas, comme en témoigne l'achèvement de la majorité des études préliminaires. "Les analyses techniques, environnementales et économiques sont déjà finalisées", précise la ministre Benali. Ces évaluations minutieuses ont permis de valider la viabilité du projet tout en anticipant son impact sur les populations et les écosystèmes locaux.

Cette initiative transformera profondément le paysage énergétique africain. Au-delà de l'approvisionnement en gaz, le projet stimulera l'industrialisation locale et créera des milliers d'emplois dans les pays traversés. Pour le Ministère marocain de la Transition énergétique, ce gazoduc représente une opportunité stratégique de renforcer son rôle de hub énergétique régional, offrant une alternative au projet concurrent du gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l'Algérie.

Les prochaines étapes cruciales concernent le financement, avec des discussions en cours auprès d'institutions financières internationales comme la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement. La construction démarrera une fois les derniers accords intergouvernementaux finalisés.

Ce projet illustre une nouvelle ère de coopération sud-sud, promettant de réduire significativement la dépendance énergétique du continent aux importations extérieures. Selon les estimations, des millions d'Africains bénéficieront d'un accès plus fiable et plus abordable à l'énergie, contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté énergétique.