Le jour où le monde a perdu son "Pape du dialogue" : entre deuil et transition historique

Rédigé le 21/04/2025
دار سُبْحة

En cette soirée du 21 avril 2025, alors que les cloches des églises résonnent à travers le monde, une page de l'histoire contemporaine se tourne avec la disparition du Pape François à l'âge de 88 ans. Son dernier message, prononcé lors des célébrations pascales, résonne encore comme un testament spirituel, dénonçant la "situation tragique et honteuse" à Gaza.



Dans un geste symbolique fort, le Roi Mohammed VI du Maroc a adressé l'une des premières lettres de condoléances au Vatican, rappelant la visite historique du Pape au Maroc en mars 2019. "Nous nous remémorons avec grande considération la visite historique du défunt au Maroc, qui a renforcé et consacré le caractère distinctif des relations solides unissant le Royaume du Maroc et le Saint-Siège", a souligné le Souverain marocain, évoquant notamment la signature commune de la "Déclaration sur Jérusalem".

De Beyrouth à Ramallah, en passant par Le Caire et Téhéran, les dirigeants du monde arabo-musulman saluent unanimement l'héritage d'un pontife qui a œuvré sans relâche pour le dialogue interreligieux. Le président palestinien Mahmoud Abbas l'a décrit comme "un ami fidèle du peuple palestinien", tandis que le Cheikh d'Al-Azhar Ahmed Al-Tayeb a rendu hommage à "un frère en humanité".

Pendant que le monde rend hommage, le Vatican entre dans une période cruciale. Les 135 cardinaux électeurs se préparent pour le conclave, une procédure séculaire qui se déroulera dans le secret de la Chapelle Sixtine. Parmi les "papabili", plusieurs profils émergent : le cardinal Pietro Parolin, diplomate chevronné et proche collaborateur du défunt pape, le cardinal Luis Antonio Tagle, qui pourrait devenir le premier pape asiatique, ou encore le cardinal africain Peter Turkson, potentiel premier pape noir de l'histoire.